L’inflammabilité des textiles est un passage obligé pour vendre sur le marché européen, que ce soit pour l’habillement, la literie ou l’ameublement. Respecter les (nombreuses) normes en vigueur reste donc indispensable pour garantir la sécurité et éviter tout risque d’accident ou de mauvaise surprise. Dans cet article, faisons le point sur l’essentiel à retenir pour assurer la conformité de vos produits et leur commercialisation en toute sérénité.
Les normes européennes liées à l’inflammabilité des textiles reposent sur des méthodes de test standardisées, conçues pour limiter les risques d’incendie et sécuriser l’utilisation des produits. En principe, la majorité des réglementations ne créent pas d’obligation légale directe, ce sont des recommandations techniques. Même en l’absence d’obligation, réaliser des tests d’inflammabilité est considéré comme une bonne pratique pour accéder au marché.
Pour certains produits, le respect de ces normes est par contre obligatoire, sous peine de retrait du marché ou d’interdiction de vente. C’est le cas par exemple pour les textiles utilisés dans les transports publics, les vêtements de protection, ou encore les rideaux dans les établissements recevant du public.
En Europe, les principaux référentiels en vigueur sont les standards EN (propres au marché européen) et ISO (utilisés à l’international).
Ci-dessous, retrouvez les principales références européennes concernant l’inflammabilité textile et leur champ d’application. Elles forment la base des tests à réaliser selon le type de produit : habillement, linge de lit, ameublement ou textiles destinés à un usage collectif.
Cette norme sert à mesurer la rapidité avec laquelle un tissu d’habillement prend feu lorsqu’il est exposé à une flamme de propane. Le temps nécessaire pour que les flammes atteignent des points repères sur le tissu est mesuré, avant et après lavage. Pour les textiles à poils, il faut secouer le tissu afin de retirer les fibres libres avant le test. Ensuite, le tissu est placé sur un papier filtre pour vérifier la présence de gouttes enflammées ou l’allumage du support.
Ce standard définit les critères à respecter pour les pyjamas, chemises de nuit ou peignoirs destinés aux enfants. Le principe reste similaire à l’EN 1103 : le tissu est exposé à une flamme (sans lavage préalable), afin d’évaluer la vitesse de propagation du feu et la présence éventuelle d’un flash de surface. L’objectif est de renforcer la sécurité des plus jeunes face au risque d’accidents domestiques liés au feu.
Ce référentiel s’applique aux articles de literie comme les draps, taies et couvertures. Deux essais sont réalisés : l’un simule une combustion lente (comme une cigarette oubliée), l’autre expose le tissu à une flamme vive. La partie ISO 12952-1 vérifie si la literie brûle lentement ou montre des signes de fumée, de chaleur ou de lueur. La partie ISO 12952-2 exige que le tissu s’éteigne en moins de 120 secondes et ne laisse plus de trace de combustion 15 min après le test.
À noter : les matelas ne sont pas concernés par ce protocole, mais leurs matériaux sont quand même évalués pour la résistance au feu provoquée par une cigarette incandescente.
Ces deux normes visent à vérifier la réaction des meubles garnis (canapés, fauteuils…) face à deux sources d’allumage.
Ce standard s’applique aux rideaux, voilages et tentures. Pour cela, un échantillon de tissu est suspendu verticalement puis exposé à une flamme de propane afin d’évaluer la propagation du feu. L’essai débute par la vérification de l’allumage, suivie d’une mesure de la rapidité de propagation. Selon les résultats obtenus, le tissu reçoit une note allant de 1 (faible propagation) à 5 (propagation rapide).
Ces deux méthodes sont utilisées pour mesurer la propagation des flammes sur divers textiles, que ce soit pour l’habillement ou les rideaux. Elles ne sont pas spécifiques à l’Europe, mais beaucoup de normes européennes s’appuient sur ces protocoles pour garantir un niveau de sécurité reconnu à l’international.